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Problématique
Contexte

Directeur de mémoire : Mokhtar Ben Henda

 

Maître de Conférences, ISIC, Université Michel de Montaigne Bordeaux 3, 33607 Pessac, FRANCE

Professeur de l'Enseignement Supérieur en détachement, ISD, Université La Manouba, TUNISE

 

 mokhtar.benhenda@u-bordeaux3.fr

benhenda.com

Depuis l’accession au trône du roi Abdallah ben Abdelaziz Al Saud en 2005, l’Arabie saoudite s’ouvre progressivement et connaît des évolutions notables. Les réformes entreprises dans l’éducation, l’enseignement supérieur et la formation professionnelle bénéficient d’enveloppes considérables (plus d’un quart du budget annuel de l’Etat) car le défi est immense. Il s’agit en effet de former une population jeune et nombreuse, en proie à un chômage important. Chaque année c’est 1,5 millions d’étudiants qui s’inscrivent à l’université et plus de 300 000 qui arrivent sur le marché du travail, pour une population totale de 28 millions d’habitants.

 

Des moyens considérables sont ainsi consacrés pour faire face à ce nouveau défi, et certains résultats sont déjà à porter à l’actif du gouvernement saoudien : en 8 ans, le pays est passé de 8 à 32 universités, le lancement du programme de bourses du roi Abdallah (programme KASP) a fait du royaume d’Arabie saoudite le 3eme pourvoyeur de bourses au monde, après la Chine et l’Inde, finançant plus de 150 000 saoudiens à l’étranger. La tenue annuelle d’un salon international de l’enseignement supérieur à Riyad où les universités les plus prestigieuses du monde sont présentes (Harvard, MIT, Cambridge, Princeton…) témoigne de l’intérêt grandissant que porte le monde de l’enseignement et de la recherche à cette pétromonarchie largement méconnue du grand public, réputée pour sa pratique rigoureuse de l’islam.

Malgré ces efforts, il demeure des questions sensibles comme celle de la place de la femme dans la société contemporaine saoudienne. Si les femmes constituent une majorité, aussi bien au sein de la population qu’à l’école ou à l’université, elles sont évincées, du fait d’une pression sociale conservatrice à leur égard. Certes, la plus grande université de femmes au monde (plus de 40 000 étudiantes), Princesse Nora, a ouvert ses portes en 2011 à Riyad, mais cette vitrine qui se veut porteuse de modernité cache difficilement les (nombreux) obstacles que rencontrent les femmes saoudiennes, pendant, et après, leur formation.

Aujourd’hui encore, les femmes saoudiennes ne travaillent que peu ou prou, du fait de l’application stricte de la charia. Seuls les secteurs de la santé (milieu hospitalier) et de l’éducation (établissements réservés aux filles) autorisent leur présence.

 

Depuis peu, elles peuvent occuper des postes de vendeuses ou de caissières dans les grandes surfaces mais de l’avis même du gouvernement l’effort doit se poursuivre et un plan d’insertion professionnelle vient d’être lancé afin d’embaucher plus de 300 000 femmes à court terme. Il faut garder à l’esprit que la pression sociale et religieuse est telle qu’il est extrêmement difficile pour une femme d’être autonome en Arabie. Pour mémoire, la femme saoudienne n’est plus considérée comme incapable juridique que depuis quelques années, son tuteur garde néanmoins de nombreux droits sur elle, de plus l’Arabie saoudite demeure le seul pays au monde où les femmes ne peuvent pas conduire, ce qui constitue une entrave à la liberté d’aller et de venir, liberté fondamentale inscrite dans les déclarations universelles des droits de l’homme (Pacte international sur les droits civils et politiques de 1966).

 

Compte tenu de sa richesse (l’Arabie est le seul pays arabe faisant partie du G20), il  devrait être en mesure, d’une part, d’offrir un enseignement supérieur de qualité afin de répondre à la demande de formation de la jeunesse et, d’autre part, de mettre en place une politique qui favorise l’éducation et l’insertion professionnelle des femmes. L’application stricte de la charia, l’interdiction de toute mixité, l’étendue du royaume (5 fois plus grand que la France) et une urbanisation récente l’amènent à considérer avec intérêt les dispositifs de formation à distance et de e-learning. Ces derniers semblent en effet pouvoir apporter une solution à ces problématiques.

Les enjeux de la FOAD dans l'enseignement supérieur :

Vers une égalité des chances en Arabie saoudite

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